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côté mer

Yannis Gaïtis (1923 - 1984) est un peintre populaire grec qui a laissé derrière lui une immense quantité d’œuvres à travers le monde. Sa puissance de travail lui a permis de participer à des centaines d’expositions personnelles ou de présentations collectives dans une vingtaine de pays.

 

Né à Athènes, Gaïtis gardera sa vie durant un esprit joueur et espiègle qu’il communiquera plus tard à ses bonshommes, si typiques de son art.

Très jeune, la passion précoce qu’il voue à la peinture trouve chez sa famille un véritable allié, fidèle toute sa vie durant. Etudiant aux Beaux Arts, les siens s’unissent malgré la pénurie et la famine que connaît la Grèce pendant la guerre, pour acheter, à prix d’or, les précieux tubes de peinture. Pour Gaïtis, l’enseignement de l’école « neutralise plus qu’il ne libère les forces créatrices ». Il la fréquente donc peu et lui préfère le travail en atelier ouvert à tous, aux idées et aux passions dans une ambiance amicale dont il aimera toute sa vie s’entourer avec un don inouï de l’accueil, même par temps de disette.

Il organise en 1944 sa première exposition personnelle chez lui. De nuit, face à l’occupation allemande, il couvre, avec ses compagnons artistes de la Résistance communiste, les murs d’Athènes d’affiches soutenant la lutte.  La précision de son trait et sa vitesse d’exécution font sa réputation de plus rapide exécutant du Parti, ce qui l’amuse mais montre que toute entreprise, engagement politique compris, nourrit sa véritable passion : la peinture.

La libération est hélas le préambule à la guerre civile jusqu’en 1949. Période terrible qui oblige Gaïtis, comme ses amis intellectuels engagés, à souvent se cacher. Mais habité d’une passion et d’une force de travail peu communes, il ne cesse de peindre. Et comme souvent, une telle période est aussi le terreau de recherches artistiques. Sa maison devient l’un des rares lieux de rencontres possibles pour les artistes, écrivains, poètes et autres passionnés, adeptes de nouvelles tendances, honnies par la pensée académique.  

Gaïtis évolue et, influencé par le cubisme et le surréalisme, expose ses œuvres au public pour la première fois en 1947.  Pari osé et véritable scandale qui déchaîne les critiques obligeant Gaïtis en cette période toujours dramatique à une forme de clandestinité artistique. Rebelle et libre, il échappe aux obligations militaires feignant la folie psychiatrique mais reste, plusieurs années sous le contrôle de l’armée limitant ses mouvements.   Jamais abattu, toujours productif, Gaïtis achemine hors de Grèce ses toiles dans des caisses de décors de Ballets Parisiens, alors en tournée, à la barbe des officiels d’un pays soumis à la loi martiale.

La société grecque de l’après guerre civile, en pleine reconstruction, s’ouvre progressivement  au renouveau artistique. Chagal, Picasso, Braque …sont exposés. Gaïtis rejoint alors un mouvement naissant, “Akrei” (Extrêmes) manifestant sa foi en un art contemporain, expression radicale du refus du réalisme. Position effectivement extrême et probablement trop avant-gardiste pour une société, trop fragile pour appréhender l’œuvre de Gaïtis, soutenue de façon indéfectible par quelques critiques éclairés.

Mû par une conviction inébranlable et une soif d’explorateur, Gaïtis avance toujours, malgré la solitude et la maigreur de ses moyens, dorénavant partagés avec sa femme, Gabriella Simossi, artiste sculpteuse rencontrée aux Beaux Arts.  Paris les accueille en 1954, comme de nombreux artistes grecs dans ces années-là. Aides et bourses d’Etat leur permettent de vivre dans cette ville alors tant convoitée par les artistes et intellectuels du monde entier.« En Grèce, j’avais vingt ans d’avance, ici j’ai vingt ans de retard.»

Gaïtis peint sans cesse, parcourt les musées et galeries. Il se nourrit, produit, détruit, il évolue sans cesse cherchant à comprendre les nouvelles influences. Il découvre la paternité avec leur fille Loretta née en 58 et qui, subrepticement, influence son style. Il voyage et s’expose. A Paris, à Reims, en Allemagne, en Italie, au Brésil, à Londres. Il se fonde dans des groupes (Sigma, Kendra…) inspirés par la recherche thématique ou par la complicité amicale qui, toujours, le nourrit. 

D’une mutation jusqu’alors instinctive commence dans ces années 60 l’évolution d’une peinture abstraite vers une peinture figurative. Emerge alors le petit homme, unique et multiple, la marque d’expression de Gaïtis, facétieuse et angoissante, sérieuse et dérisoire. “L’anthropakia“, à la stylisation devenue parfaite dès 70, lui donne sa renommée internationale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gaïtis retourne régulièrement en Grèce avec laquelle il gardera toute sa vie une relation complexe. Il s’y expose néanmoins souvent et décide de s’y réinstaller définitivement en 1974, retrouver la lumière recherchée, quittant Paris, son bonhomme sous le bras. Il communique son enthousiasme auprès des jeunes artistes, expose ses bonhommes, prenant parfois forme humaine pour se mêler au public, revendiquant l’accessibilité de l’art à tous. 

Sa notoriété enfin établie, le nombre d’expositions ne cesse d’augmenter.  Grèce, Bruxelles, Italie, New-York…jusqu’en 1984, année de l’Exposition rétrospective de son oeuvre à Athènes pour laquelle il rassemble ces dernières forces que la cigarette, compagnon de toujours,  ne lui a pas encore retirées.  Il tient jusqu’à l’inauguration et s’éclipse quelques jours plus tard.

 

Athènes qui a attendu les années 70 pour reconnaître son talent découvre alors l’étendue d’une œuvre accomplie aux multiples facettes et lui organise des obsèques nationales.

    « Yannis Gaïtis pratique … dans des galeries ou chez des particuliers, … des démonstrations où l’acte de peindre à la manière de Gaïtis est synonyme de passion, rapidité et virtuosité. Il utilise son corps, son torse parfois nu; il peint avec ses paumes et ses doigts souvent à même le sol avec une force vitale toute picassienne. Il réalise devant son public de petits tableaux, vendus sur le champ et peints spontanément, acceptant les désirs de chacun dans un acte qui tient tout autant du jeu que du plaisir de peindre.…

    Le rapport qu’entretient Gaïtis à la peinture passe par un lien charnel et instinctif: il écoute peu de musique et le seul livre qu’il a probablement lu est la biographie de Van Gogh. L’amitié, l’amour des femmes, l’ouverture et la compréhension immédiate du monde, nourrissent, apaisent et relancent sa ronde intime, son appétit de vivre. »

Yannis GAITIS peintre IOS
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